mercredi 16 octobre 2013

L'ostentation d'un sein mineur


Je n'en étais plus à mes premières larmes; mes cris de vipères n'en pouvaient plus d'exploser aux quatre coins des murs de cellophanes. Les violons chantaient tes seins fermés aux paroles d'un amour illicite. Molières encrait parmi les plus odieux mots de sa langue velue.

Je reçus de toi une supplication, une insoutenable prière d'un coucher de sol en mineur.

« Prend moi, prend moi encore plus haut. Les octaves de tes cordes de soie enivrent mes hanches d'épaves; ne m'épargne plus, tu as été trop doux. L'acide, un tant soit peu suave, ne pourrait que nous rapprocher. »

Tu m'envoyais des cartes postales de cendres de cigares cubains, le goût de boissons d'ivresse teinté dans tes mots de comas idylliques enivrait mon touché fébrile, mais je suis tombé. Je t'ai dégustée aussi bien que mâle s'en peut; apprivoiser l’astringence de tes corps déposés sur les écailles d'oreillers d'opale.

« Ma chère épistolière, tes ongles d'écolière ne suffisaient qu'à peler la pelure rêche de mon dos obtus. Je n'ai d'aptitudes qu'à la déception; tous ces corps qui, devant moi, flottaient, oisifs d'une guidance prolongée, n'ont trouvé qu'un sol algueu, stérile de paroles franches.
Pardonne-moi de ne pas avoir été apte à te faire souffrir à ta juste valeur. Peut-être un autre jour saurons-nous nous plaire d'un mutuel désaccord. »

Ainsi je cachetais la dernière enveloppe, ainsi je te délivrais des derniers fils qui unissaient nos paroles de velours.

Nos corps ne se réuniront qu'en souvenirs hideux.

Adieu.